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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/184

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LES MILLE ET UNE NUITS,

de près ; mais il s’égara. Pendant qu’il couroit de tous côtés sans tenir de route assurée, il rencontra au bord d’un chemin une dame assez bien faite, qui pleuroit amèrement. Il retint la bride de son cheval, demanda à cette femme qui elle étoit, ce qu’elle faisoit seule en cet endroit, et si elle avoit besoin de secours. « Je suis, lui répondit-elle, la fille d’un roi des Indes. En me promenant à cheval dans la campagne, je me suis endormie, et je suis tombée. Mon cheval s’est échappé, et je ne sais ce qu’il est devenu. » Le jeune prince eut pitié d’elle, et lui proposa de la prendre en croupe ; ce qu’elle accepta.

» Comme ils passoient près d’une masure, la dame ayant témoigné qu’elle seroit bien aise de mettre pied à terre pour quelque nécessité, le prince s’arrêta et la laissa descendre. Il descendit aussi, s’approcha de la masure en tenant son cheval par la bride. Jugez quelle fut sa surprise, lorsqu’il entendit la dame en dedans ; prononcer ces paroles : « Réjouissez--