Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
CONTES ARABES.

mille, faire des aumônes, et léguer mes livres à des personnes capables d’en faire un bon usage. J’en ai un, entr’autres, dont je veux faire présent à votre majesté : c’est un livre fort précieux et très-digne d’être soigneusement gardé dans votre trésor. » « Hé pourquoi ce livre est-il aussi précieux que tu le dis, répliqua le roi ? » « Sire, repartit le médecin, c’est qu’il contient une infinité de choses curieuses, dont la principale est, que quand on m’aura coupé la tête, si votre majesté veut bien se donner la peine d’ouvrir le livre au sixième feuillet et lire la troisième ligne de la page à main gauche, ma tête répondra à toutes les questions que vous voudrez lui faire. » Le roi, curieux de voir une chose si merveilleuse, remit sa mort au lendemain, et l’envoya chez lui sous bonne garde.

« Le médecin, pendant ce temps-là, mit ordre à ses affaires ; et comme le bruit s’étoit répandu qu’il devoit arriver un prodige inoui après son