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CONTES ARABES.

tu m’auras tiré d’ici. » « Non, dit le pêcheur, je ne te délivrerai pas ; c’est trop raisonner, je vais te précipiter au fond de la mer. » « Encore un mot, pêcheur, s’écria le génie ; je te promets de ne te faire aucun mal ; bien éloigné de cela, je t’enseignerai un moyen de devenir puissamment riche. »

L’espérance de se tirer de la pauvreté, désarma le pêcheur. « Je pourrois t’écouter, dit-il, s’il y avoit quelque fond à faire sur ta parole : jure-moi par le grand nom de Dieu, que tu feras de bonne foi ce que tu dis, et je vais t’ouvrir le vase ; je ne crois pas que tu sois assez hardi pour violer un pareil serment. » Le génie le fit, et le pêcheur ôta aussitôt le couvercle du vase. Il en sortit à l’instant de la fumée, et le génie ayant repris sa forme de la même manière qu’auparavant, la première chose qu’il fit, fut de jeter, d’un coup de pied, le vase dans la mer. Cette action effraya le pêcheur : « Génie, dit-il, qu’est-ce que cela signifie ? Ne voulez-vous