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CONTES ARABES.

communiquoit à plusieurs appartemens de plain-pied, de la dernière magnificence. Il y avoit dans le fond de cette cour un sofa richement garni, avec un trône d’ambre au milieu, soutenu de quatre colonnes d’ébène, enrichies de diamans et de perles d’une grosseur extraordinaire, et garnies d’un satin rouge relevé d’une broderie d’or des Indes, d’un travail admirable. Au milieu de la cour, il y avoit un grand bassin bordé de marbre blanc, et plein d’une eau très-claire, qui y tomboit abondamment par un mufle de lion de bronze doré.

Le porteur, tout chargé qu’il étoit, ne laissoit pas d’admirer la magnificence de cette maison, et la propreté qui y régnoit partout ; mais ce qui attira particulièrement son attention, fut une troisième dame, qui lui parut encore plus belle que la seconde, et qui étoit assise sur le trône dont j’ai parlé. Elle en descendit dès qu’elle aperçut les deux premières dames, et s’avança au-devant d’elles. Il jugea par les égards que les autres