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CONTES ARABES.

persuadés qu’ils sauront le garder. » « Le secret chez moi est dans une aussi grande sûreté que s’il étoit dans un cabinet dont la clef fût perdue, et la porte bien scellée. »

Zobéïde connut que le porteur ne manquoit pas d’esprit ; mais jugeant qu’il avoit envie d’être du régal qu’elles vouloient se donner, elle lui repartit en souriant : « Vous savez que nous nous préparons à nous régaler ; mais vous savez en même temps que nous avons fait une dépense considérable, et il ne seroit pas juste que, sans y contribuer, vous fussiez de la partie. » La belle Safie appuya le sentiment de sa sœur. « Mon ami, dit-elle au porteur, n’avez-vous jamais oui dire ce que l’on dit assez communément : « Si vous apportez quelque chose, vous serez quelque chose avec nous ; si vous n’apportez rien, retirez-vous avec rien. »

Le porteur, malgré sa rhétorique, auroit peut-être été obligé de se retirer avec confusion, si Amine,