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CONTES ARABES.

mon fils ? Falloit-il que j’apprisse encore la mort d’un frère qui m’étoit cher, et que je vous visse dans le déplorable état où vous êtes réduit ! » Il me marqua l’inquiétude où il étoit de n’avoir reçu aucune nouvelle du prince son fils, quelques perquisitions qu’il en eût fait faire, et quelque diligence qu’il y eût apportée. Ce malheureux père pleuroit à chaudes larmes en me parlant ; et il me parut tellement affligé, que je ne pus résister à sa douleur. Quelque serment que j’eusse fait au prince mon cousin, il me fut impossible de le garder. Je racontai au roi son père tout ce que je savois. Le roi m’écouta avec quelque sorte de consolation ; et quand j’eus achevé : « Mon neveu, me dit-il, le récit que vous venez de me faire, me donne quelqu’espérance. J’ai su que mon fils faisoit bâtir ce tombeau, et je sais à peu près en quel endroit : avec l’idée qui vous en est restée, je me flatte que nous le trouverons. Mais puisqu’il l’a fait faire secrètement, et qu’il