Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
314
LES MILLE ET UNE NUITS,

par des chemins écartés. J’évitai de passer par les villes, jusqu’à ce qu’étant arrivé dans l’empire du puissant Commandeur des croyans[1], le glorieux et renommé calife Haroun Alraschid, je cessai de craindre. Alors me consultant sur ce que j’avois à faire, je pris la résolution de venir à Bagdad me jeter aux pieds de ce grand monarque, dont on vante partout la générosité. « Je le toucherai, disois-je, par le récit d’une histoire aussi surprenante que la mienne ; il aura pitié, sans doute, d’un malheureux prince, et je n’implorerai pas vainement son appui. »

» Enfin, après un voyage de plusieurs mois, je suis arrivé aujourd’hui à la porte de cette ville ; j’y suis entré sur la fin du jour ; et m’étant un peu arrêté pour reprendre mes esprits, et délibérer de quel côté je tournerois mes pas, cet autre Calender que voici près de moi, arriva aussi en voyageur. Il me salue, je le salue de même. « À

  1. Titre des califes.