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CONTES ARABES.

un serment solennel de ne donner sa place qu’à un homme qui écrira aussi bien qu’il écrivoit. Beaucoup de gens ont présenté de leur écriture ; mais jusqu’à présent il ne s’est trouvé personne dans l’étendue de cet empire, qui ait été jugé digne d’occuper la place du visir. »

» Ceux des marchands qui crurent assez bien écrire pour prétendre à cette haute dignité, écrivirent l’un après l’autre ce qu’ils voulurent. Lorsqu’ils eurent achevé, je m’avançai, et enlevai le rouleau de la main de celui qui le tenoit. Tout le monde, et particulièrement les marchands qui venoient d’écrire, s’imaginant que je voulois le déchirer, ou le jeter à la mer, firent de grands cris ; mais ils se rassurèrent, quand ils virent que je tenois le rouleau fort proprement, et que je faisois signe de vouloir écrire à mon tour. Cela fit changer leur crainte en admiration. Néanmoins, comme ils n’avoient jamais vu de singe qui sût écrire, et qu’ils ne pouvoient se persuader que je fusse plus