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CONTES ARABES.

de retourner chez toi sain et sauf, pourvu que, comme je te l’ai déjà dit, tu ne prononces pas le nom de Dieu pendant tout le voyage. »

» Tel fut le discours du vieillard. D’abord que je fus éveillé, je me levai extrêmement consolé de cette vision, et je ne manquai pas de faire ce que le vieillard m’avoit commandé. Je déterrai l’arc et les flèches, et les tirai contre le cavalier. À la troisième flèche, je le renversai dans la mer, et le cheval tomba de mon côté. Je l’enterrai à la place de l’arc et des flèches, et dans cet intervalle, la mer s’enflât et s’éleva peu-à-peu. Lorsqu’elle fut arrivée au pied du dôme, à la hauteur de la montagne, je vis de loin sur la mer une chaloupe qui venoit à moi. Je bénis Dieu, voyant que les choses succédoient conformément au songe que j’avois eu.

» Enfin la chaloupe aborda, et j’y vis l’homme de bronze tel qu’il m’avoit été dépeint. Je m’embarquai, et me gardai bien de prononcer le nom de Dieu ; je ne dis pas même un seul