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CONTES ARABES.

» Le quarantième arriva. Le matin, le jeune homme en s’éveillant, me dit avec un transport de joie dont il ne fut pas le maître : « Prince, me voilà aujourd’hui au quarantième jour, et je ne suis pas mort, grâces à Dieu et à votre bonne compagnie. Mon père ne manquera pas tantôt de vous en marquer sa reconnoissance, et de vous fournir tous les moyens et toutes les commodités nécessaires pour vous en retourner dans votre royaume. Mais en attendant, ajouta-t-il, je vous supplie de vouloir bien faire chauffer de l’eau pour me laver tout le corps dans le bain portatif ; je veux me décrasser et changer d’habit, pour mieux recevoir mon père. » Je mis de l’eau sur le feu ; et lorsqu’elle fut tiède, j’en remplis le bain portatif. Le jeune homme se mit dedans ; je le lavai et le frottai moi-même. Il en sortit ensuite, se coucha dans son lit que j’avois préparé, et je le couvris de sa couverture. Après qu’il se fut reposé, et qu’il eut dormi quelque temps : « Mon prince, me dit-il, obligez-moi