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LES MILLE ET UNE NUITS,

tions ; et il me fut impossible de dormir le reste de la nuit.

» Le jour suivant, d’abord que nous fûmes levés, nous sortîmes pour prendre l’air, et alors je leur dis : « Seigneurs, je vous déclare que je renonce à la loi que vous me prescrivîtes hier au soir ; je ne puis l’observer. Vous êtes des gens sages, et vous avez tous de l’esprit infiniment, vous me l’avez fait assez connoître ; néanmoins je vous ai vu faire des actions dont toutes autres personnes que des insensés, ne peuvent être capables. Quelque malheur qui puisse m’arriver, je ne saurois m’empêcher de vous demander pourquoi vous vous êtes barbouillé le visage de cendre, de charbon et de noir à noircir, et enfin pourquoi vous n’avez tous qu’un œil ; il faut que quelque chose de singulier en soit la cause ; c’est pourquoi je vous conjure de satisfaire ma curiosité. » À des instances si pressantes, ils ne répondirent rien, sinon que les demandes que je leur faisois, ne me regardoient pas ; que je n’y avois pas le