Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/473

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
437
CONTES ARABES.

mais que si c’étoit une nécessité, j’étois prêt encore à m’y soumettre, puisqu’à quelque prix que ce fût, je souhaitois qu’ils m’accordassent ce que je leur demandois.

« Les dix seigneurs, voyant que j’étois inébranlable dans ma résolution, prirent un mouton qu’ils égorgèrent ; et après lui avoir ôté la peau, ils me présentèrent le couteau dont ils s’étoient servis, et me dirent : « Prenez ce couteau, il vous servira dans l’occasion que nous vous dirons bientôt. Nous allons vous coudre dans cette peau, dont il faut que vous vous enveloppiez ; ensuite nous vous laisserons sur la place, et nous nous retirerons. Alors un oiseau d’une grosseur énorme, qu’on appelle Roc[1],

  1. Ou Ruch : oiseau fabuleux, qui joue un grand rôle dans les Contes arabes, et que Buffon a rapporté au Condor, mais mal-à-propos, car le Condor est un oiseau des contrées méridionales de l’Amérique, et qui n’existe point en Arabie. On trouve sur le Roc, dans les éditions précédentes des Mille et une Nuits, voici une note remarquable par son absurdité. La voici : « Marc-Paul, dans ses Voyages, et le père Martini, dans son Histoire de la Chine, parlent de cet oiseau, et disent qu’il enlève l’éléphant et le rhinocéros. »