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LES MILLE ET UNE NUITS,

vons pas cédé à vos prières, ce n’a été que par pure amitié pour vous, et que pour vous épargner le chagrin d’être réduit au même état où vous nous voyez. Si vous voulez bien éprouver notre malheureuse destinée, vous n’avez qu’à parler, nous allons vous donner la satisfaction que vous nous demandez. » Je leur dis que j’étois résolu à tout événement. « Encore une fois, reprit le même seigneur, nous vous conseillons de modérer votre curiosité ; il y va de la perte de votre œil droit. » « Il n’importe, repartis-je, je vous déclare que si ce malheur m’arrive, je ne vous en tiendrai pas coupables, et que je ne l’imputerai qu’à moi-même. » Il me représenta encore, que quand j’aurois perdu un œil, je ne devois point espérer de demeurer avec eux, supposé que j’eusse cette pensée, parce que leur nombre étoit complet, et qu’il ne pouvoit pas être augmenté. Je leur dis que je me ferois un plaisir de ne me séparer jamais d’aussi honnêtes gens qu’eux ;