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CONTES ARABES.

me repentir, je succombai à la tentation du démon, qui ne me donna point de repos que je ne me fusse livré moi-même à la peine que j’ai éprouvée.

» J’ouvris la porte fatale que j’avois promis de ne pas ouvrir. Je n’eus pas avancé le pied pour entrer, qu’une odeur assez agréable, mais contraire à mon tempérament, me fit tomber évanoui. Néanmoins je revins à moi ; et au lieu de profiter de cet avertissement, de refermer la porte et de perdre pour jamais l’envie de satisfaire ma curiosité, j’entrai. Après avoir attendu quelque temps que le grand air eût modéré cette odeur, je n’en fus plus incommodé.

» Je trouvai un lieu vaste, bien voûté, et dont le pavé étoit parsemé de safran. Plusieurs flambeaux d’or massif, avec des bougies allumées qui rendoient l’odeur d’aloës et d’ambre-gris, y servoient de lumière ; et cette illumination étoit encore augmentée par des lampes d’or et d’argent, remplies d’une huile composée