Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
LES MILLE ET UNE NUITS,

de la consolation ; et comme je ne doute pas qu’elle ne soit bien fondée, ayez encore la complaisance de m’en instruire, et faites moi la confidence entière. »

Schahzenan fit plus de difficulté sur ce point que sur le précédent, à cause de l’intérêt que son frère y avoit ; mais il fallut céder à ses nouvelles instances. « Je vais donc vous obéir, lui dit-il, puisque vous le voulez absolument. Je crains que mon obéissance ne vous cause plus de chagrins que je n’en ai eu ; mais vous ne devez vous en prendre qu’à vous-même, puisque c’est vous qui me forcez à vous révéler une chose que je voudrois ensevelir dans un éternel oubli. » « Ce que vous me dites, interrompit Schahriar, ne fait qu’irriter ma curiosité ; hâtez-vous de me découvrir ce secret, de quelque nature qu’il puisse être. » Le roi de Tartarie, ne pouvant plus s’en défendre, fit alors le détail de tout ce qu’il avoit vu du déguisement des noirs, de l’emportement de la sultane et de