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CONTES ARABES.

lui répliqua : « Hé bien, puisque vous ne voulez pas quitter votre obstination, je serai obligé de vous traiter de la même manière que le marchand dont je viens de parler, traita sa femme peu de temps après ; et voici comment :

» Ce marchand ayant appris que l’âne étoit dans un état pitoyable, fut curieux de savoir ce qui se passeroit entre lui et le bœuf. C’est pourquoi, après le souper, il sortit au clair de la lune, et alla s’asseoir auprès d’eux, accompagné de sa femme. En arrivant, il entendit l’âne qui disoit au bœuf : « Compère, dites-moi, je vous prie, ce que vous prétendez faire quand le laboureur vous apportera demain à manger ? » « Ce que je ferai, répondit le bœuf, je continuerai de faire ce que tu m’as enseigné. Je m’éloignerai d’abord ; je présenterai mes cornes comme hier ; je ferai le malade, et feindrai d’être aux abois. » « Gardez-vous-en bien, interrompit l’âne, ce seroit le