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LES MILLE ET UNE NUITS,

LXXVIe NUIT.

» Nous sortîmes du palais après le géant, poursuivit Sindbad, et nous nous rendîmes au bord de la mer dans l’endroit où étoient nos radeaux. Nous les mîmes d’abord à l’eau, et nous attendîmes qu’il fît jour pour nous jeter dessus, supposé que nous vissions le géant venir à nous avec quelque guide de son espèce ; mais nous nous flattions que s’il ne paroissoit pas lorsque le soleil seroit levé, et que nous n’entendissions plus ses hurlemens que nous ne cessions pas d’ouïr, ce seroit une marque qu’il auroit perdu la vie ; et en ce cas, nous nous proposions de rester dans l’isle, et de ne pas nous risquer sur nos radeaux. Mais à peine fut-il jour, que nous aperçûmes notre cruel ennemi, accompagné de deux géans à-peu--