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CONTES ARABES.

qu’on leur avoit assuré que c’étoient des anthropophages, et qu’ils mangeoient les hommes crus aussi bien que rôtis. À l’égard des serpens, ils ajoutèrent qu’il y en avoit en abondance dans cette isle ; qu’ils se cachoient le jour, et se montroient la nuit. Après qu’ils m’eurent témoigné qu’ils avoient bien de la joie de me voir échappé à tant de périls, comme ils ne doutoient pas que je n’eusse besoin de manger, ils s’empressèrent de me régaler de ce qu’ils avoient de meilleur ; et le capitaine, remarquant que mon habit étoit tout en lambeaux, eut la générosité de m’en faire donner un des siens.

» Nous courûmes la mer quelque temps ; nous touchâmes à plusieurs isles, et nous abordâmes enfin à celle de Salahat, d’où l’on tire le sandal, qui est un bois de grand usage dans la médecine. Nous entrâmes dans le port, et nous y mouillâmes. Les marchands commencèrent à faire débarquer leurs marchandises pour les vendre ou les échanger. Pendant ce