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LES MILLE ET UNE NUITS,

temps-là, le capitaine m’appela et me dit : « Frère, j’ai en dépôt des marchandises qui appartenoient à un marchand qui a navigué quelque temps sur mon navire. Comme ce marchand est mort, je les fais valoir, pour en rendre compte à ses héritiers lorsque j’en rencontrerai quelqu’un. » Les ballots dont il entendoit parler, étoient déjà sur le tillac. Il me les montra, en me disant : « Voilà les marchandises en question ; j’espère que vous voudrez bien vous charger d’en faire commerce, sous la condition du droit dû à la peine que vous prendrez. » J’y consentis, en le remerciant de ce qu’il me donnoit occasion de ne pas demeurer oisif.

» L’écrivain du navire enregistroit tous les ballots avec les noms des marchands à qui ils appartenoient. Comme il eut demandé au capitaine sous quel nom il vouloit qu’il enregistrât ceux dont il venoit de me charger : « Écrivez, lui répondit le capitaine, sous le nom de Sindbad le Marin. » Je ne pus m’entendre nommer sans