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CONTES ARABES.

grotte pour aller prendre du pain, que je revins manger à la clarté du jour, de meilleur appétit que je n’avois fait depuis que l’on m’avoit enterré dans ce lieu ténébreux.

» J’y retournai encore, et j’allai ramasser à tâtons dans les bières tous les diamans, les rubis, les perles, les bracelets d’or, et enfin toutes les riches étoffes que je trouvai sous ma main ; je portai tout cela sur le bord de la mer. J’en fis plusieurs ballots que je liai proprement avec des cordes qui avoient servi à descendre les bières, et dont il y avoit une grande quantité. Je les laissai sur le rivage en attendant une bonne occasion, sans craindre que la pluie les gâtât ; car alors ce n’en étoit pas la saison.

» Au bout de deux ou trois jours, j’aperçus un navire qui ne faisoit que de sortir du port, et qui vint passer près de l’endroit où j’étois. Je fis signe de la toile de mon turban, et je criai de toute ma force pour me faire entendre. On m’entendit, et l’on détacha la chaloupe pour me venir