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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Dès que mon patron m’aperçut : « Ah, pauvre Sindbad, me dit-il, j’étois dans une grande peine de savoir ce que tu pouvois être devenu ! J’ai été à la forêt, j’y ai trouvé un arbre nouvellement déraciné, un arc et des flèches par terre ; et après t’avoir inutilement cherché, je désespérois de te revoir jamais. Raconte-moi, je te prie, ce qui t’est arrivé. Par quel bonheur es-tu encore en vie ? » Je satisfis sa curiosité ; et le lendemain étant allés tous deux à la colline, il reconnut avec une extrême joie la vérité de ce que je lui avois dit. Nous chargeâmes l’éléphant sur lequel nous étions venus, de tout ce qu’il pouvoit porter de dents ; et lorsque nous fûmes de retour : « Mon frère, me dit-il, (car je ne veux plus vous traiter en esclave, après le plaisir que vous venez de me faire par une découverte qui va m’enrichir) que Dieu vous comble de toutes sortes de biens et de prospérités ! Je déclare devant lui que je vous donne la liberté. Je vous avois dissimulé ce que vous