Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
387
CONTES ARABES.

au calife Haroun Alraschild : « Commandeur des croyans, voilà ce que j’avois à raconter à votre majesté. » Le calife trouva cette histoire si surprenante, qu’il accorda sans hésiter la grâce de l’esclave Rihan ; et pour consoler le jeune homme de la douleur qu’il avoit de s’être privé lui-même malheureusement d’une femme qu’il aimoit beaucoup, ce prince le maria avec une de ses esclaves, le combla de biens, et le chérit jusqu’à sa mort.

« Mais, Sire, ajouta Scheherazade, remarquant que le jour commençoit à paroître, quelqu’agréable que soit l’histoire que je viens de raconter, j’en sais une autre qui l’est encore davantage. Si votre Majesté souhaite de l’entendre la nuit prochaine, je suis assurée qu’elle en demeurera d’accord. » Schahriar se leva sans rien dire, et fort incertain de ce qu’il avoit à faire. « La bonne sultane, dit-il en lui-même, raconte de fort longues histoires ; et quand une fois elle en a commencé une, il n’y a pas moyen