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LES MILLE ET UNE NUITS,

vers la fin du jour, comme je travaillois dans ma boutique, et que j’étois en humeur de me réjouir, le bossu à demi ivre arriva, et s’assit. Il chanta quelque temps, et je lui proposai de venir passer la soirée chez moi. Il y consentit, et je l’emmenai. Nous nous mîmes à table, et je servis un morceau de poisson ; en le mangeant, une arrête ou un os s’arrêta dans son gosier, et quelque chose que nous pûmes faire, ma femme et moi, pour le soulager, il mourut en peu de temps. Nous fûmes fort affligés de sa mort ; et de peur d’en être repris, nous portâmes le cadavre à la porte du médecin juif. Je frappai, et je dis à la servante qui vint ouvrir, de remonter promptement, et de prier son maître de notre part de descendre pour voir un malade que nous lui amenions ; et afin qu’il ne refusât pas de venir, je la chargeai de lui remettre en main propre une pièce d’argent que je lui donnai. Dès qu’elle fut remontée, je portai le bossu au haut de l’escalier sur la première