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CONTES ARABES.

marche, et nous sortîmes aussitôt ma femme et moi pour nous retirer chez nous. Le médecin, en voulant descendre, fit rouler le bossu ; ce qui lui a fait croire qu’il étoit cause de sa mort. Puisque cela est ainsi, ajouta-t-il, laissez aller le médecin, et faites-moi mourir. »

Le lieutenant de police et tous les spectateurs ne pouvoient assez admirer les étranges événemens dont la mort du bossu avoit été suivie. « Lâche donc le médecin juif, dit le juge au bourreau, et pends le tailleur, puisqu’il confesse son crime. Il faut avouer que cette histoire est bien extraordinaire, et qu’elle mérite d’être écrite en lettres d’or. » Le bourreau ayant mis en liberté le médecin, passa une corde au cou du tailleur…

« Mais, Sire, dit Scheherazade en s’interrompant en cet endroit, je vois qu’il est déjà jour ; il faut, s’il vous plaît, remettre la suite de cette histoire à demain. » Le sultan des Indes y consentit, et se leva pour aller à ses fonctions ordinaires.