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CONTES ARABES.

CXXXe NUIT.

» D’abord que j’aperçus le jeune marchand, j’allai au-devant de lui, je le conjurai de descendre, et lui demandai s’il ne vouloit donc pas que je lui comptasse l’argent que j’avois à lui. « Cela ne presse pas, me répondit-il d’un air gai et content. Je sais qu’il est en bonne main ; je viendrai le prendre quand j’aurai dépensé tout ce que j’ai, et qu’il ne me restera plus autre chose. Adieu, ajouta-t-il, attendez-moi à la fin de la semaine. » À ces mots, il donna un coup de fouet à son âne, et je l’eus bientôt perdu de vue. « Bon, dis-je en moi-même, il me dit de l’attendre à la fin de la semaine, et selon son discours, je ne le reverrai peut-être de long-temps. Je vais cependant faire valoir