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CONTES ARABES.

pirant, et un soupçon si injuste augmente encore mon mal. »

» Je ne pouvois me résoudre à lui en déclarer la véritable cause. La nuit étant venue, on servit le souper ; elle me pria de manger ; mais ne pouvant me servir que de la main gauche, je la suppliai de m’en dispenser, m’excusant sur ce que je n’avois nul appétit. « Vous en aurez, me dit-elle, quand vous m’aurez découvert ce que vous me cachez avec tant d’opiniâtreté. Votre dégoût, sans doute, ne vient que de la peine que vous avez à vous y déterminer. » « Hélas, madame, repris-je, il faudra bien enfin que je m’y détermine. » Je n’eus pas prononcé ces paroles, qu’elle me versa à boire ; et me présentant la tasse : « Prenez, dit-elle, et buvez, cela vous donnera du courage. » J’avançai donc la main gauche, et pris la tasse…

À ces mots, Scheherazade apercevant le jour, cessa de parler ; mais la nuit suivante, elle poursuivit son discours de cette manière :