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LES MILLE ET UNE NUITS,

bras droit sous ma robe ; car je me gardai bien de le faire voir.

» Cependant la dame, avertie de mon arrivée et du mal que je souffrois, vint avec empressement ; et me voyant, pâle et défait : « Ma chère ame, me dit-elle, qu’avez-vous donc ? » Je dissimulai. « Madame, lui répondis-je, c’est un grand mal de tête qui me tourmente. » Elle en parut très-affligée. » Asseyez-vous, reprit-elle (car je m’étois levé pour la recevoir) ; dites-moi comment cela vous est venu ? Vous vous portiez si bien la dernière fois que j’eus le plaisir de vous voir ! Il y a quelqu’autre chose que vous me cachez : apprenez-moi ce que c’est. » Comme je gardois le silence, et qu’au lieu de répondre, les larmes couloient de mes yeux : « Je ne comprends pas, dit-elle, ce qui peut vous affliger ; vous en aurois-je donné quelque sujet sans y penser ? Et venez-vous ici exprès pour m’annoncer que vous ne m’aimez plus ? » « Ce n’est point cela, madame, lui repartis-je en sou-