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CONTES ARABES.

aussi par quatre témoins qu’il avoit amenés avec lui. La seule chose que mon nouvel époux exigea de moi, fut que je ne me ferois point voir, ni ne parlerois à aucun homme qu’à lui ; et il me jura qu’à cette condition, j’aurois tout sujet d’être contente de lui. Notre mariage fut conclu et achevé de cette manière ; ainsi je fus la principale actrice des noces auxquelles j’avois été invitée seulement.

» Un mois après notre mariage, ayant besoin de quelqu’étoffe, je demandai à mon mari la permission de sortir pour aller faire cette emplette. Il me l’accorda, et je pris pour m’accompagner la vieille dame dont j’ai déjà parlé, qui étoit de la maison, et deux de mes femmes esclaves. Quand nous fûmes dans la rue des marchands, la vieille dame me dit : « Ma bonne maîtresse, puisque vous cherchez une étoffe de soie, il faut que je vous mène chez un jeune marchand que je connois ici ; il en a de toutes sortes ; et sans vous fatiguer à courir de boutique en boutique, je puis vous assurer que vous trouverez