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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/502

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LES MILLE ET UNE NUITS,

elle, en me montrant la porte d’un escalier qui conduisoit à une chambre au-dessus : montez, et allez m’attendre. » Elle n’eut pas fermé la porte sur moi, que le calife entra, et s’assit sur le coffre d’où je venois de sortir. Le motif de cette visite étoit un mouvement de curiosité qui ne me regardoit pas. Ce prince vouloit faire des questions sur ce qu’elle avoit vu ou entendu dans la ville. Ils s’entretinrent tous deux assez long-temps ; après quoi il la quitta enfin, et se retira dans son appartement.

» Lorsqu’elle se vit libre, elle me vint trouver dans la chambre où j’étois monté, et me fit bien des excuses de toutes les alarmes qu’elle m’avoit causées. « Ma peine, me dit-elle, n’a pas été moins grande que la vôtre ; vous n’en devez pas douter, puisque j’ai souffert pour l’amour de vous et pour moi qui courois le même péril. Une autre à ma place n’auroit peut-être pas eu le courage de se tirer si bien d’une occasion si délicate. Il ne falloit pas moins de hardiesse ni