de présence d’esprit ; ou plutôt il falloit avoir tout l’amour que j’ai pour vous, pour sortir de cet embarras ; mais rassurez-vous, il n’y a plus rien à craindre. » Après nous être entretenus quelque temps avec beaucoup de tendresse : « Il est temps, me dit-elle, de vous reposer : couchez-vous. Je ne manquerai pas de vous présenter demain à Zobéide ma maîtresse, à quelque heure du jour ; et c’est une chose facile, car le calife ne la voit que la nuit. » Rassuré par ces discours, je dormis assez tranquillement ; ou si mon sommeil fut quelquefois interrompu par des inquiétudes, ce furent des inquiétudes agréables, causées par l’espérance de posséder une dame qui avoit tant d’esprit et de beauté.
» Le lendemain, la favorite de Zobéide, avant que de me faire paroître devant sa maîtresse, m’instruisit de la manière dont je devois soutenir sa présence, me dit à-peu-près les questions que cette princesse me feroit, et me dicta les réponses