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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Est-il possible, dis-je alors en moi-même, que la délicatesse de ces dames soit si grande, et qu’elles soient si vindicatives pour une faute si légère ? « J’aimois cependant ma femme, malgré sa cruauté, et je ne laissai pas de la plaindre.

» Un jour l’esclave me dit : « Votre épouse est guérie, elle est allée au bain, et elle m’a dit qu’elle vous viendroit voir demain. Ainsi, ayez encore patience, et tâchez de vous accommoder à son humeur. C’est d’ailleurs une personne très-sage, très-raisonnable et très-chérie de toutes les dames qui sont auprès de Zobéide, notre respectable maîtresse. »

» Véritablement ma femme vint le lendemain, et me dit d’abord : « Il faut que je sois bien bonne de venir vous revoir après l’offense que vous m’avez faite. Mais je ne puis me résoudre à me réconcilier avec vous, que je ne vous aie puni comme vous le méritez, pour ne vous être pas lavé les mains après avoir mangé d’un ragoût à l’ail. » En achevant ces mots,