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CONTES ARABES.

à terre et s’assit dessus auprès d’une grande maison.

Il se sut bientôt très-bon gré de s’être arrêté en cet endroit ; car son odorat fut agréablement frappé d’un parfum exquis de bois d’aloës et de pastilles, qui sortoit par les fenêtres de cet hôtel, et qui, se mêlant avec l’odeur de l’eau de rose, achevoit d’embaumer l’air. Outre cela, il ouït en dedans un concert de divers instrumens, accompagnés du ramage harmonieux d’un grand nombre de rossignols et d’autres oiseaux particuliers au climat de Bagdad. Cette gracieuse mélodie et la fumée de plusieurs sortes de viandes qui se faisoient sentir, lui firent juger qu’il y avoit là quelque festin, et qu’on s’y réjouissoit. Il voulut savoir qui demeuroit en cette maison qu’il ne connoissoit pas bien, parce qu’il n’avoit pas eu occasion de passer souvent par cette rue. Pour satisfaire sa curiosité, il s’approcha de quelques domestiques qu’il vit à la porte, magnifiquement habillés, et demanda à l’un