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LES MILLE ET UNE NUITS,

comme ils me l’avoient dit, se jeta sur la cavale, la couvrit et voulut ensuite la dévorer ; mais au grand bruit que firent les palefreniers, il lâcha prise, et alla se replonger dans la mer.

» Le lendemain, ils reprirent le chemin de la capitale de l’isle avec les cavales, et je les accompagnai. À notre arrivée, le roi Mihrage à qui je fus présenté, me demanda qui j’étois, et par quelle aventure je me trouvois dans ses états. Dès que j’eus pleinement satisfait sa curiosité, il me témoigna qu’il prenoit beaucoup de part à mon malheur. En même temps, il ordonna qu’on eût soin de moi, et que l’on me fournît toutes les choses dont j’aurois besoin. Cela fut exécuté de manière que j’eus sujet de me louer de sa générosité et de l’exactitude de ses officiers.

» Comme j’étois marchand, je fréquentai les gens de ma profession. Je recherchois particulièrement ceux qui étoient étrangers, tant pour apprendre d’eux des nouvelles de Bagdad, que pour en trouver quelqu’un