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CONTES ARABES.

de tendre la main droite, il me présenta la gauche, de quoi je fus extrêmement surpris. « Voilà, dis-je en moi-même, une grande ignorance, de ne savoir pas que l’on présente la main droite à un médecin, et non pas la gauche. « Je ne laissai pas de lui tâter le pouls ; et après avoir écrit une ordonnance, je me retirai.

» Je continuai mes visites pendant neuf jours ; et toutes les fois que je lui voulus tâter le pouls, il me tendit la main gauche. Le dixième jour, il me parut se bien porter, et je lui dis qu’il n’avoit plus besoin que d’aller au bain. Le gouverneur de Damas qui étoit présent, pour me marquer combien il étoit content de moi, me fit revêtir en sa présence d’une robe très-riche, en me disant qu’il me faisoit médecin de l’hôpital de la ville, et médecin ordinaire de sa maison, où je pouvois aller librement manger à sa table quand il me plairoit.

» Le jeune homme me fit aussi de grandes amitiés, et me pria de l’accompagner au bain. Nous y entrâ-