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CONTES ARABES.

Je ferai commerce de diamans, de perles, et de toutes sortes de pierreries. Possédant alors des richesses à souhait, j’achèterai une belle maison, de grandes terres, des esclaves, des eunuques, des chevaux : je ferai bonne chère et du bruit dans le monde. Je ferai venir chez moi tout ce qui se trouvera dans la ville de joueurs d’instrumens, de danseurs et de danseuses. Je n’en demeurerai pas là, et j’amasserai, s’il plaît à Dieu, jusqu’à cent mille dragmes. Lorsque je me verrai riche de cent mille dragmes, je m’estimerai autant qu’un prince, et j’enverrai demander en mariage la fille du grand visir, en faisant représenter à ce ministre que j’aurai entendu dire des merveilles de la beauté, de la sagesse, de l’esprit et de toutes les autres qualités de sa fille ; et enfin que je lui donnerai mille pièces d’or pour la première nuit de nos noces. Si le visir étoit assez mal-honnête pour me refuser sa fille, ce qui ne sauroit arriver, j’irois l’enlever à sa barbe, et l’amenerois malgré lui chez moi. D’a-