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LES MILLE ET UNE NUITS,

qui est avec cela très-riche ; elle ne me laisse manquer de rien. »

« Mon frère ne fut pas assez fin pour s’apercevoir de l’adresse de la vieille, qui n’avoit refusé les deux pièces d’or que pour en attraper davantage. Il lui demanda si elle ne pourroit pas lui procurer l’honneur de voir cette dame : « Très-volontiers, lui répondit-elle, elle sera bien aise de vous épouser, et de vous mettre en possession de tous ses biens en vous faisant maître de sa personne : prenez votre argent et suivez-moi. » Ravi d’avoir trouvé une grosse somme d’argent, et presqu’aussitôt une femme belle et riche, il ferma les yeux à toute autre considération. Il prit les cinq cents pièces d’or, et se laissa conduire par la vieille.

» Elle marcha devant lui, et il la suivit de loin jusqu’à la porte d’une grande maison où elle frappa. Il la rejoignit dans le temps qu’une jeune esclave grecque ouvroit. La vieille le fit entrer le premier, et passer au travers d’une cour bien pavée, et