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CONTES ARABES.

l’introduisit dans une salle dont l’ameublement le confirma dans la bonne opinion qu’on lui avoit fait concevoir de la maîtresse de la maison. Pendant que la vieille alla avertir la jeune dame, il s’assit ; et comme il avoit chaud, il ôta son turban et le mit près de lui. Il vit bientôt entrer la jeune dame, qui le surprit bien plus par sa beauté, que par la richesse de son habillement. Il se leva dès qu’il l’aperçut. La dame le pria d’un air gracieux de prendre sa place, en s’asseyant près de lui. Elle lui marqua bien de la joie de le voir ; et après lui avoir dit quelques douceurs : « Nous ne sommes pas ici assez commodément, ajouta-t-elle, venez, donnez-moi la main. » À ces mots, elle lui présenta la sienne, et le mena dans une chambre écartée, où elle s’entretint encore quelque temps avec lui ; puis elle le quitta, en lui disant : « Demeurez, je suis à vous dans un moment. » Il attendit ; mais au lieu de la dame, un grand esclave noir arriva le sabre à la main,