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CONTES ARABES.

dans l’hôtel, qui étoit si vaste, qu’il mit beaucoup de temps à gagner l’appartement du Barmecide. Il pénétra enfin jusqu’à un grand bâtiment en quarré, d’une très-belle architecture, et entra par un vestibule qui lui fit découvrir un jardin des plus propres, avec des allées de cailloux de différentes couleurs qui réjouissoient la vue. Les appartemens d’en bas qui régnoient à l’entour, étoient presque tous à jour. Ils se fermoient avec de grands rideaux pour garantir du soleil, et on les ouvroit pour prendre le frais quand la chaleur étoit passée.

» Un lieu si agréable auroit causé de l’admiration à mon frère, s’il eut eu l’esprit plus content qu’il ne l’avoit. Il avança, et entra dans une salle richement meublée et ornée de peintures à feuillages d’or et d’azur, où il aperçut un homme vénérable avec une longue barbe blanche, assis sur un sofa à la place d’honneur, ce qui lui fit juger que c’étoit le maître de la maison. En effet, c’étoit le seigneur Barmecide lui-même, qui lui dit