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CONTES ARABES.

aux yeux, de me permettre de l’accompagner et de m’accorder un fonds de marchandises pour en faire le débit moi-même. « Vous êtes encore trop jeune, me dit-il, pour entreprendre le voyage d’Égypte : la fatigue en est trop grande ; et de plus, je suis persuadé que vous vous y perdriez. » Ces paroles ne m’ôtèrent pas l’envie de voyager ; j’employai le crédit de mes oncles auprès de mon père : ils obtinrent enfin que j’irois seulement jusqu’à Damas, où ils me laisseroient pendant qu’ils continueroient leur voyage jusqu’en Égypte. « La ville de Damas, dit mon père, a aussi ses beautés, et il faut qu’il se contente de la permission que je lui donne d’aller jusque-là. » Quelque désir que j’eusse de voir l’Égypte, après ce que je lui en avois ouï dire, il étoit mon père, je me soumis à sa volonté.

» Je partis donc de Moussoul avec mes oncles et lui. Nous traversâmes la Mésopotamie ; nous passâmes l’Euphrate ; nous arrivâmes à Alep, où