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LES MILLE ET UNE NUITS,

nous séjournâmes peu de jours ; et de là nous nous rendîmes à Damas, dont l’abord me surprit très-agréablement. Nous logeâmes tous dans un même khan. Je vis une ville grande, peuplée, remplie de beau monde et très-bien fortifiée. Nous employâmes quelques jours à nous promener dans tous ces jardins délicieux qui sont aux environs, comme nous le pouvons voir d’ici ; et nous convînmes que l’on avoit raison de dire, que Damas étoit au milieu d’un paradis. Mes oncles enfin songèrent à continuer leur route ; ils prirent soin auparavant de vendre mes marchandises ; ce qu’ils firent si avantageusement pour moi, que j’y gagnai cinq cent pour cent, Cette vente produisit une somme considérable, dont je fus ravi de me voir possesseur.

» Mon père et mes oncles me laissèrent donc à Damas, et poursuivirent leur voyage. Après leur départ, j’eus une grande attention à ne pas dépenser mon argent inutilement. Je louai néanmoins une maison magni-