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CONTES ARABES.

en vérité, Seigneur, il n’est pas possible que je mange davantage ; je n’en puis plus. »

« Qu’on desserve donc, dit alors le Barmecide, et qu’on apporte les fruits. » Il attendit un moment, comme pour donner le temps aux officiers de desservir ; après quoi reprenant la parole : « Goûtez de ces amandes, poursuivit-il : elles sont bonnes et fraîchement cueillies. » Ils firent l’un et l’autre de même que s’ils eussent ôté la peau des amandes et qu’ils les eussent mangées. Après cela, le Barmecide invitant mon frère à prendre d’autres choses : « Voilà, lui dit-il, de toutes sortes de fruits, des gâteaux, des confitures sèches, des compotes. Choisissez ce qui vous plaira. » Puis avançant la main, comme s’il lui eût présenté quelque chose : « Tenez, continua-t-il, voici une tablette excellente pour aider à faire la digestion. » Schacabac fit semblant de prendre et de manger. « Seigneur, dit-il, le musc n’y manque pas ! » « Ces sortes de tablettes se font chez moi, répon-