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CONTES ARABES.

la barbe et les sourcils blancs comme neige, les oreilles pendantes et le nez fort long. Le sultan ne put s’empêcher de rire en le voyant. « Homme silencieux, lui dit-il, j’ai appris que vous saviez des histoires merveilleuses, voudriez-vous bien m’en raconter quelques-unes ? » « Sire, lui répondit le barbier, laissons là, s’il vous plaît, pour le présent, les histoires que je puis savoir. Je supplie très-humblement votre Majesté de me permettre de lui demander ce que font ici devant elle ce Chrétien, ce Juif, ce Musulman, et ce bossu mort que je vois là étendu par terre. » Le sultan sourit de la liberté du barbier, et lui répliqua : « Qu’est-ce que cela vous importe ? » « Sire, repartit le barbier, il m’importe de faire la demande que je fais, afin que votre Majesté sache que je ne suis pas un grand parleur, comme quelques-uns le prétendent, mais un homme justement appelé le silencieux… »

Scheherazade, frappée par la clarté du jour qui commençoit à éclairer