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CONTES ARABES.

son palais où elle vous attend. » Ebn Thaher, pour marquer combien il étoit prompt à obéir, se leva aussitôt sans rien répondre à l’esclave, et s’avança pour la suivre, non sans quelque répugnance. Pour le prince, il la suivit sans faire réflexion au péril qu’il y avoit dans cette visite. La présence d’Ebn Thaher, qui avoit l’entrée chez la favorite, le mettoit là-dessus hors d’inquiétude. Ils suivirent donc l’esclave qui marchoit un peu devant eux. Ils entrèrent après elle dans le palais du calife, et la joignirent à la porte du petit palais de Schemselnihar, qui étoit déjà ouverte. Elle les introduisit dans une grande salle, où elle les pria de s’asseoir.

Le prince de Perse se crut dans un de ces palais délicieux qu’on nous promet dans l’autre monde. Il n’avoit encore rien vu qui approchât de la magnificence du lieu où il se trouvoit. Les tapis de pied, les coussins d’appui et les autres accompagnemens du sofa, avec les ameublemens, les ornemens et l’architecture, étoient