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LES MILLE ET UNE NUITS,

d’une beauté et d’une richesse surprenante. Peu de temps après qu’ils se furent assis, Ebn Thaher et lui, une esclave noire, fort propre, leur servit une table couverte de plusieurs mets très-délicats, dont l’odeur admirable faisoit juger de la finesse des assaisonnemens. Pendant qu’ils mangèrent, l’esclave qui les avoit amenés, ne les abandonna point : elle prit un grand soin de les inviter à manger des ragoûts qu’elle connoissoit pour les meilleurs ; d’autres esclaves leur versèrent d’excellent vin sur la fin du repas. Ils achevèrent enfin, et on leur présenta à chacun séparément un bassin et un beau vase d’or plein d’eau pour se laver les mains ; après quoi on leur apporta le parfum d’aloës dans une cassolette portative qui étoit aussi d’or, dont ils se parfumèrent la barbe et l’habillement. L’eau de senteur ne fut pas oubliée : elle étoit dans un vase d’or enrichi de diamans et de rubis, fait exprès pour cet usage, et elle leur fut jetée dans l’une et dans l’autre main, qu’ils se passèrent sur