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LES MILLE ET UNE NUITS,

l’éclat, et vint s’asseoir sur le trône d’argent qui avoit été apporté pour elle.

Dès que le prince de Perse aperçut Schemselnihar, il n’eut plus d’yeux que pour elle : « On ne demande plus de nouvelles de ce que l’on cherchoit, dit-il à Ebn Thaher, d’abord qu’on le voit, et l’on n’a plus de doute sitôt que la vérité se manifeste. Voyez-vous cette charmante beauté ? C’est l’origine de mes maux : maux que je bénis, et que je ne cesserai de bénir, quelque rigoureux et de quelque durée qu’ils puissent être ! À cet objet, je ne me possède plus moi-même ; mon ame se trouble, se révolte, je sens qu’elle veut m’abandonner. Pars donc, ô mon ame, je te le permets ! Mais que ce soit pour le bien et la conservation de ce foible corps. C’est vous, trop cruel Ebn Thaher, qui êtes cause de ce désordre : vous avez cru me faire un grand plaisir de m’amener ici ; et je vois que j’y suis venu pour achever de me perdre. Pardonnez-moi, continua-t-il en se repre-