quée, et je ne manquai pas de la recevoir avec toute la joie d’un homme qui l’attendoit impatiemment. Nous passâmes la soirée et la nuit comme la première fois ; et le lendemain en me quittant, elle promit de me revenir voir encore dans trois jours ; mais elle ne voulut point partir que je n’eusse reçu dix nouveaux scherifs.
« Étant revenue pour la troisième fois, et lorsque le vin nous eut échauffés tous deux, elle me dit : « Mon cher cœur, que pensez-vous de moi, ne suis-je pas belle et amusante ? » « Madame, lui répondis-je, cette question, ce me semble, est assez inutile : toutes les marques d’amour que je vous donne, doivent vous persuader que je vous aime. Je suis charmé de vous voir et de vous posséder ! Vous êtes ma reine, ma sultane ! Vous faites tout le bonheur de ma vie ! » « Ah, je suis assurée, me dit-elle, que vous cesseriez de tenir ce langage, si vous aviez vu une dame de mes amies qui est plus jeune et plus belle que moi ! Elle a l’humeur si enjouée, qu’elle