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CONTES ARABES.

calife, et l’entretenoient dans son affliction. Ebn Thaher, qui avoit une grande impatience de se revoir chez lui, et qui ne doutoit pas que sa famille ne fût dans une inquiétude mortelle (car il ne lui étoit jamais arrivé de coucher dehors), se leva et partit de bon matin, après avoir pris congé de son ami, qui s’étoit levé pour faire sa prière de la pointe du jour. Enfin il arriva chez lui ; et la première chose que fit le prince de Perse, qui s’étoit fait un grand effort pour marcher, fut de se jeter sur un sofa, aussi fatigué que s’il eût fait un long voyage. Comme il n’étoit pas en état de se rendre à sa maison, Ebn Thaher lui fit préparer une chambre ; afin qu’on ne fût point en peine de lui, il envoya dire à ses gens l’état et le lieu où il étoit. Il pria cependant le prince de Perse d’avoir l’esprit en repos, de commander chez lui, et d’y disposer à son gré de toutes choses. « J’accepte de bon cœur les offres obligeantes que vous me faites, lui dit le prince ; mais que je ne vous