Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
335
CONTES ARABES.

de s’éloigner de Bagdad. Ce sont les dernières paroles qu’elle m’a dites en me quittant, et elle m’en a paru bien persuadée. Mais on ne vous rend pas justice : je ne doute pas qu’elle ne se trompe, après tout ce que vous venez de me dire. » « Prince, lui répliqua le joaillier, j’ai eu l’honneur de vous faire un récit fidèle de la conversation que j’ai eue avec Ebn Thaher. Il est vrai que quand il m’a déclaré qu’il vouloit se retirer à Balsora, je ne me suis point opposé à son dessein, et que je lui ai dit qu’il étoit homme sage et prudent ; mais cela ne vous empêche pas de me donner votre confiance : je suis prêt à vous rendre mes services avec toute l’ardeur imaginable. Si vous en usez autrement, cela ne m’empêchera pas de vous garder très-religieusement le secret, comme je m’y suis engagé par serment. » « Je vous ai déjà dit, reprit le prince, que je n’ajoutois pas foi aux paroles de la confidente. C’est son zèle qui lui a inspiré ce soupçon, qui n’a point de fondement ; et vous