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CONTES ARABES.

gneur, lui répondit l’esclave, je me suis caché dans un coin de la cour, et j’en suis sorti d’abord que je n’ai plus entendu de bruit. Mais ce n’est point le guet qui a forcé votre maison ; ce sont des voleurs qui, ces jours passés, en ont pillé une dans ce quartier-ci. Il ne faut pas douter qu’ils n’aient remarqué la richesse des meubles que vous avez fait apporter ici, et qu’elle ne leur ait donné dans la vue. »

Le joaillier trouva la conjecture de son esclave assez probable. Il visita sa maison, et vit en effet que les voleurs avoient enlevé le bel ameublement de la chambre où il avoit reçu Schemselnihar et son amant, qu’ils avoient emporté sa vaisselle d’or et d’argent, et enfin qu’ils n’y avoient pas laissé la moindre chose. Il en fut désolé. « Ô ciel, s’écria-t-il, je suis perdu sans ressource ! Que diront mes amis, et quelle excuse leur apporterai-je, quand je leur dirai que des voleurs ont forcé ma maison, et dérobé ce qu’ils m’avoient si généreu-