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LES MILLE ET UNE NUITS,

sous prétexte de lui témoigner de la douleur de cet accident, étoient curieux d’en savoir le détail. Il ne laissa pas de les remercier de l’affection qu’ils lui marquoient. Il eut au moins la consolation de voir que personne ne lui parloit de Schemselnihar, ni du prince de Perse ; ce qui lui fit croire qu’ils étoient chez eux, ou qu’ils dévoient être en quelque lieu de sûreté.

Quand le joaillier fut seul, ses gens lui servirent à manger ; mais il ne mangea presque pas. Il étoit environ midi lorsqu’un de ses esclaves vint lui dire qu’il y avoit à la porte un homme qu’il ne connoissoit pas, qui demandoit à lui parler. Le joaillier ne voulant pas recevoir un inconnu chez lui, se leva, et alla lui parler à la porte. « Quoique vous ne me connoissiez pas, lui dit l’homme, je ne laisse pas de vous connoître, et je viens vous entretenir d’une affaire importante. » Le joaillier, à ces mots, le pria d’entrer. « Non, reprit l’inconnu, prenez plutôt la peine, s’il